Rapport sur la traite sexuelle au Canada - Projet SAFEKEEPING
Le Centre nationalde coordination contre la traite de personnes (CNCTP) de la GRC a publié un rapport d’évaluation nationale de la menace sur la traite interne de personnes à des fins d’exploitation sexuelle, résultat du projet SAFEKEEPING, qui se veut une évaluation de la traite interne de personnes à des fins d’exploitation sexuelle au Canada.
Depuis 2007, le Centre national de coordination contre la traite de personnes (CNCTP) de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) recueille de l’information et des renseignements sur les affaires de traite de personnes ou liées à la traite de personnes de la GRC et d’autres organismes d’application de la loi. Dans la majorité des cas, il s’agit de victimes de traite interne de personnes à des fins d’exploitation sexuelle.
Les constatations définissent les caractéristiques des trafiquants et des victimes, les vulnérabilités des victimes et les modi operandi des trafiquants. Le rapport comprend également des aperçus provinciaux des activités de traite interne de personnes à des fins d’exploitation sexuelle ainsi que les lacunes et les difficultés actuelles liées aux enquêtes sur ce type de crime.
Principaux constats
Trafiquants
• Les trafiquants forcent les victimes à fournir des services sexuels à des clients surtout dans des hôtels, des résidences privées et des lieux de divertissement pour adultes.
• Les trafiquants qui forcent leurs victimes à fournir des services sexuels dans des hôtels ou des résidences privées trouvent surtout leurs clients par la publicité en ligne. Ils ont aussi recours à des agences externes (agences d’escorte et de placement de danseuses) pour recruter des clients, mais pas autant qu’à la publicité en ligne.
• Les trafiquants gardent souvent tous les profits générés par leurs victimes, qui gagnent généralement de 500 $ à 1000 $ par jour.
• La majorité des trafiquants sont des citoyens canadiens masculins, âgés de 19 à 32 ans, de différentes races et origines ethniques.
• Parmi les trafiquants, on compte de plus en plus de femmes adultes et de personnes de moins de 18 ans (surtout de sexe féminin).
• Les trafiquantes travaillent généralement avec au moins un homme, qui est parfois leur conjoint.
• Les trafiquants de moins de 18 ans travaillent souvent en partenariat avec des adultes.
• Dans près de la moitié des cas de traite interne de personnes à des fins d’exploitation sexuelle, les trafiquants sont associés à des gangs de rue. Aucun renseignement n’indique toutefois que la traite de personnes est une activité organisée des gangs de rue.
• Presque autant de trafiquants travaillent seuls qu’avec d’autres individus (amis, associés de confiance, membres de leur famille, petit(e) ami(e) ou prostituées).
Victimes
• Les victimes sont des citoyennes canadiennes, âgées de 14 à 22 ans, normalement de race blanche.
• Les personnes les plus vulnérables sont celles qui ont besoin d’argent ou qui recherchent l’amour et l’affection.
• Les personnes de moins de 18 ans et celles qui dansent dans les lieux de divertissement pour adultes ou qui se prostituent sont plus susceptibles de se faire recruter et contrôler par un trafiquant. Cependant, n’importe qui peut devenir victime de la traite de personnes.
• Près de la moitié des victimes n’ont aucune expérience des lieux de divertissement pour adultes ou de la prostitution.
• Au cours des dernières années, de plus en plus de personnes dans une situation relativement stable sont devenues des victimes de la traite de personnes.
• Les victimes dont le trafiquant a moins de 18 ans ont normalement elles aussi moins de 18 ans.
Modi Operandi
• Les victimes rencontrent généralement les trafiquants directement ou par l’entremise de connaissances ou d’amis communs. Quelques victimes rencontrent leur trafiquant sur Internet, sur des sites de réseautage social comme Facebook.
• Les trafiquants recrutent principalement leurs victimes dans des hôtels ou des résidences (lors de « partys »), dans des bars ou des clubs (y compris des lieux de divertissement pour adultes) et dans la rue.
• Généralement, les trafiquants instaurent leur domination en établissant un lien de confiance avec leurs victimes (une fausse amitié ou de faux sentiments amoureux) ou par l’emprise psychologique, les menaces, l’intimidation ou la violence.
• Les trafiquants déplacent souvent leurs victimes d’une ville ou d’une province à une autre. Les grands centres sont l’Ontario, le Québec, la Colombie Britannique
Ce document est disponible dans les deux langues officielles.
En 2010 la GRC avait produit le rapport SECLUSION aussi disponible en français et an anglais.