Amnistie Internationale et traite des femmes
Réuni à Dublin du 7 au 11 août pour son congrès annuel, le conseil international d'Amnistie Internationale s’est prononcé en faveur de la dépénalisation de la prostitution. Cette prise de position aura des conséquences importantes pour les victimes de traite humaine.
Par cette prise de position Amnistie Internationale (AI) nie que la traite à des fins d’exploitation sexuelle est la conséquence directe de l’existence de la prostitution.
À notre avis, il s’agit d’une position déconnectée du contexte social, économique et culturel dans lequel se déploie la violence envers les femmes et l'exploitation sexuelle vécue par celles-ci. Une telle position place tout le fardeau de la preuve sur les épaules des personnes prostituées, car celles-ci auront la responsabilité de démontrer l’exploitation et la traite dont elles sont victimes. Nous savons que dans les procès de traite, il est difficile de prouver la coercition, la défense s'attaquant constamment à la crédibilité des victimes.
Faut-il rappeler - comme en témoigne le récent mouvement « agressions non-dénoncées » - que lorsqu’il est question de violence sexuelle, les femmes peinent à dénoncer les agressions sexuelles dont elles sont victimes. Comment AI peut-il croire que ce sera plus facile pour les femmes exploitées dans la prostitution?
Les membres du CATHII dénoncent cette prise de position irresponsable.